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Dez06
Hábitos globais..
marquesarede
TENDANCE
Garçons et filles s’enivrent de plus en plus jeunes. Les bagarres et les actes de vandalisme suivent.
PHILIPPE MASPOLI
Publié le 14 décembre 2006
Les jeunes Vaudois sont nombreux à ne plus savoir s’amuser sans alcool. / KEYSTONE
Un scénario de la vie nocturne se répète presque chaque week-end dans la capitale vaudoise. Le capitaine Pascal Rossier, chef de police secours de Lausanne, raconte: «Des jeunes se réunissent après avoir fait le stock d'alcool dans un commerce. Ils ouvrent la voiture et consomment dehors, ou dans les parkings couverts quand il fait froid. Ensuite, ils vont en boîte. Certains ont même aménagé leur voiture en discothèque! Pour eux, une soirée sobre n'est pas une soirée où on s'amuse. Plus tard dans la nuit éclatent les bagarres, les violences et les conflits. J'appelle ça des délits ludiques.»
7000 élèves sondés
La vente d'alcools forts et d'alcopops est interdite aux moins de 18 ans. Mais les jeunes adultes retrouvent les ados et on partage. Un quart des garçons et 15% des filles de 13 à 17 ans forcent trop sur l'alcool et s'enivrent au moins deux fois en un mois, indique l'Institut suisse de prophylaxie de l'alcoolisme (ISPA), à la suite d'une étude menée auprès de 7000 élèves. Les garçons trop alcoolisés sont responsables de 50 à 60% des actes de violence recensés, y compris le vandalisme, 40 à 50% en ce qui concerne les filles.
Les hôpitaux doivent soigner des ados en triste état. «De plus en plus de jeunes ont des conduites à risque. On voit des enfants, dès 12 ou 13 ans, gravement alcoolisés. Je pense au cas récent d'une jeune fille de 14 ans assommée par un mélange vodka-rhum. Il faut voir aussi dans quelles conditions ils sont découverts dehors par des passants, avant que police secours ne soit alerté», témoigne le Dr Mario Gehri, médecin-chef à l'Hôpital de l'Enfance, à Lausanne.
«Ce qui frappe ces dernières années, ce sont les filles, que l'on retrouve ivres mortes. Elles sont autant concernées par la violence que les garçons», relève Claude Wyss-Brunner, porte-parole de la police cantonale. Boire désinhibe les filles, souligne l'ISPA. Chez elles, deux tiers des violences physiques sont attribuables à l'alcool, contre un tiers chez les garçons.
Garçons et filles s’enivrent de plus en plus jeunes. Les bagarres et les actes de vandalisme suivent.
PHILIPPE MASPOLI
Publié le 14 décembre 2006
Les jeunes Vaudois sont nombreux à ne plus savoir s’amuser sans alcool. / KEYSTONE
Un scénario de la vie nocturne se répète presque chaque week-end dans la capitale vaudoise. Le capitaine Pascal Rossier, chef de police secours de Lausanne, raconte: «Des jeunes se réunissent après avoir fait le stock d'alcool dans un commerce. Ils ouvrent la voiture et consomment dehors, ou dans les parkings couverts quand il fait froid. Ensuite, ils vont en boîte. Certains ont même aménagé leur voiture en discothèque! Pour eux, une soirée sobre n'est pas une soirée où on s'amuse. Plus tard dans la nuit éclatent les bagarres, les violences et les conflits. J'appelle ça des délits ludiques.»
7000 élèves sondés
La vente d'alcools forts et d'alcopops est interdite aux moins de 18 ans. Mais les jeunes adultes retrouvent les ados et on partage. Un quart des garçons et 15% des filles de 13 à 17 ans forcent trop sur l'alcool et s'enivrent au moins deux fois en un mois, indique l'Institut suisse de prophylaxie de l'alcoolisme (ISPA), à la suite d'une étude menée auprès de 7000 élèves. Les garçons trop alcoolisés sont responsables de 50 à 60% des actes de violence recensés, y compris le vandalisme, 40 à 50% en ce qui concerne les filles.
Les hôpitaux doivent soigner des ados en triste état. «De plus en plus de jeunes ont des conduites à risque. On voit des enfants, dès 12 ou 13 ans, gravement alcoolisés. Je pense au cas récent d'une jeune fille de 14 ans assommée par un mélange vodka-rhum. Il faut voir aussi dans quelles conditions ils sont découverts dehors par des passants, avant que police secours ne soit alerté», témoigne le Dr Mario Gehri, médecin-chef à l'Hôpital de l'Enfance, à Lausanne.
«Ce qui frappe ces dernières années, ce sont les filles, que l'on retrouve ivres mortes. Elles sont autant concernées par la violence que les garçons», relève Claude Wyss-Brunner, porte-parole de la police cantonale. Boire désinhibe les filles, souligne l'ISPA. Chez elles, deux tiers des violences physiques sont attribuables à l'alcool, contre un tiers chez les garçons.